Garde araignée

Garde araignée

Garde araignée (Spider guard)
La garde araignée consiste à contrôler les biceps avec les jambes ou les genoux

La spider-guard (garde araignée) est une garde ouverte où l’on vient contrôler un ou les deux bras de l’adversaire avec le pied. Il existe différentes version de la spider-guard suivant la position des pieds et ce que l’ont souhaite contrôler, généralement on pose un pied dans le creux du biceps du bras choisi et on exerce une très forte tension avec la jambe et le bras qui tient le bras pris (en général on saisit par la manche du kimono). On peut également venir crocheter le biceps par l’extérieur du bras, tout dépend de ce que l’on cherche à faire par la suite.
Dans tous les cas l’adversaire est très bien contrôlé et ne peux pas bouger de manière significative.

A partir de cette position, l’attaque royale est bien entendu l’étranglement en triangle, cependant d’autres soumissions comme l’omoplata ou les clés de biceps peuvent être amenées par cette garde. Comme toute les gardes, un grand nombre de renversement sont facilement réalisables.

point fort: grand contrôle de l’adversaire, l’éloigne un peu (utile pour respirer), l’adversaire n’a plus aucune base
point faible: le moindre relâchement dans la tension peut coûter un passage de garde, nécessite le port du kimono pour être vraiment fiable

Comment l’obtenir

Obtenir la garde araignée est relativement aisé. A partir d’une garde fermée classique, il suffit d’ouvrir la garde et mouvoir en langouste pour pouvoir passer un genou sous l’un des coudes de l’adversaire (dans la garde, la base d’un jiu-jitsuka implique toujours de cacher ses coudes pour éviter ce genre de choses). Une fois le coude contrôlé par le genou/tibia, il suffit de venir poser son pied opposé sur la hanche de son adversaire, créer de l’espace et prendre la position que l’on souhaite.

On peut bien évidement l’établir également à partir d’une garde ouverte classique également.

Construire son jeu à partir de la spider-guard

Une fois la garde établie, l’adversaire est une vraie marionnette, il n’a aucune base et peut être relativement facilement balancé dans toutes les directions pour tenter un renversement. La garde araignée est également un setup très intéressante pour l’établissement d’un triangle rapide, en laissant simplement glisser le pied contrôlant le biceps pour enrouler le cou de l’adversaire.

De plus, la garde araignée permet de lancer des attaques imprévisibles en combinant des techniques de soumissions avec des techniques de déplacement inhabituelles (établissement d’un triangle ou d’une omoplata après une orange complète ou une roulade vers l’arrière par exemple). De même certains renversements en garde araignée peuvent aboutir à des clés directe (notamment un renversement en clé de biceps).

Enfin la garde araignée peut amener d’autres gardes ouvertes intéressantes telle qu’une garde (dont je ne connais pas le nom) utilisée chez De La Riva qui se présente comme suit (pour l’exemple nous prendront un contrôle araignée à droite): le bras gauche vient saisir le pantalon de la jambe droite de l’adversaire, le bras droit la manche gauche et le pied à la hanche (notre jambe gauche donc) pousse très fort pour maintenir l’adversaire en tension.
A partir de cette position, l’adversaire a la hanche bloquée, peut difficilement se mouvoir et est exposé aux attaques en triangle, aux renversements, …

La spider-guard en MMA

La garde araignée est peu utilisée en MMA du fait de l’absence de kimono pour contrôler fermement la position. Au final seuls quelques individus possédant à la fois la poigne et un menton en acier peuvent se permettre d’utiliser ce genre de garde (Minotauro en gros…). En effet, sans kimono, la saisie des bras vient se faire à même les poignets ce qui fait qu’avec la transpiration et le manque naturel de grip, il est relativement aisé de casser la saisie et de passer la garde. On retrouve finalement les mêmes réserves que pour une garde ouverte classique.

A noter que même si la garde araignée permet de prévenir les frappes en ground’n’pound (c’est d’ailleurs la seule garde à pouvoir théoriquement y arriver), le manque de saisie sûre vient grandement contrebalancer cet état de fait et la garde casse plus facilement au fur et mesure que le temps passe (transpiration, fatigue, …).

La spider-guard en self-défense

Contrairement au MMA ou bien si vous vous faites agresser sur la plage (gaffe aux plages brésiliennes  ), votre agresseur sera rarement seulement en t-shirt et encore plus rarement torse nu, ce qui fait la garde peut-être établie et maintenue.

Dans ce contexte, la principale faille de la garde est l’exposition claire des parties génitales, toute la question est de savoir si l’agresseur peut parvenir à les frapper si il est pris dans la garde (donc par un coup de genou). Je n’en suis pas si sûr que ça et ça ne me semble pas si simple…

A partir de là, la rue étant la rue (et l’absence de règle de courtoisie sa définition), il peut sembler intéressant d’utiliser la garde araignée pour frapper l’adversaire au visage avec les pieds (je pense surtout au pied à la hanche plus que celui qui contrôle) et bien que le triangle soit accessible, j’émets certains doute sur ce genre d’étranglement dans un contexte de self. J’aurai plus naturellement tendance à partir vers la clé/déchirure de biceps, la position finale de la clé étant relativement sécurisée et la douleur infligée invalidante.

Cela dit, dans la plupart des cas, la combinaison frappe au visage par coup de pied remontant et renversement en montée à partir de la garde araignée devrait être le choix numéro 1 à partir de cette position.